messages et etudes bibliques pour grandir dans la foi w

 

Connaître Dieu

En 1 Pierre 2:1-2 et 2 Pierre 3:18, l'apôtre invite ses auditeurs à se laisser transformer progressivement par la Parole. De même que tout ici-bas, dans la nature, dans nos vies, est soumis à une loi de croissance, notre vie chrétienne aussi ne peut rester statique. Si le lait convient pour un temps, Dieu veut nous voir goûter un jour de la nourriture solide.

 «Rejetant donc toute méchanceté et toute ruse, la dissimulation, l'envie, et toute médisance, désirez, comme des enfants nouveau-nés, le lait spirituel et pur, afin que par lui vous croissiez pour le salut...» 1 Pierre 2:1-2

«Croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ...» 2 Pierre 3:18

La croissance du chrétien en connaissance de Dieu

L'Ecriture nous présente cette croissance équilibrée et régulière comme un impératif, et la voie normale pour atteindre à cette maturité passe par la connaissance de la Parole. La négligence ou la présomption qu'on aurait atteint désormais une position d'où il serait impossible de déchoir, risque à coup sûr de nous placer dans la situation décrite par l'auteur de l'Epître aux Hébreux. Et ainsi nous exposer à reculer sur le chemin de la foi et à murmurer (cf. Hébreux 5:11).

Mais n'éprouvons-nous pas trop souvent comme une lassitude, une apathie, une singulière indifférence devant la Parole, nous laissant ainsi gagner par une certaine mollesse dans notre fréquentation de celle-ci, et par voie de conséquence, dans notre communion avec le Seigneur?
Calvin disait: «Tous désirent, nul n'aspire», tant il est vrai que nous nous contentons d'une approche trop superficielle dans notre culte et que nous manquons de cette sainte violence dont parle le Seigneur dans Matthieu 11:12: «Depuis le temps de Jean-Baptiste jusqu'à présent, le royaume des cieux est forcé, et ce sont les violents qui s'en emparent.»
– Nous réjouissons-nous d'être connus de Dieu, de le connaître et, en retour pour ce qui nous concerne, sentons-nous l'impérieuse nécessité d'approfondir notre connaissance de la Parole? Elle nous révèle le Seigneur «jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ; ainsi, nous ne serons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine» (Ephésiens 4:13-14).
D'autre part, cette Parole nous prépare au témoignage, afin que nous soyons «toujours prêts à nous défendre avec douceur et respect, devant quiconque nous demande raison de l'espérance qui est en nous» (cf. 1 Pierre 3:15).

Connaître Dieu

C'est pénétrer dans la connaissance de nos besoins spirituels profonds et de la manière dont Dieu y pourvoit, c'est nous confier en lui et le révérer.
– Calvin commence l'Institution chrétienne par ces paroles: «Presque toute la totalité de notre sagesse et, tout compte fait, la somme de toute sagesse véritable consiste en deux parties : connaître Dieu et nous connaître nous-mêmes».
– Ce que Dieu juge utile que nous sachions de lui, de sa volonté à notre égard, de son oeuvre, nous pouvons le connaître avec certitude et en être ainsi intimement convaincus (cf. Proverbes 22: 20; Psaume 119: 97-105). Citons encore l'exhortation de Paul à Timothée: «Toi, demeure dans les choses que tu as apprises...» (2 Timothée 3:14).

Connaître avec certitude

Car Dieu ne ment pas et il n'est pas l'objet d'une connaissance ésotérique, accessible seulement à quelques initiés (cf. Deutéronome 30:11-14; Psaume 19:9).
«Je n'ai point parlé en cachette, dans un lieu ténébreux de la terre; je n'ai point dit à la postérité de Jacob: Cherchez-moi vainement! Moi, l'Eternel, je dis ce qui est vrai, je proclame ce qui est droit» (Esaïe 45:19).
«La nouvelle que nous avons apprise de lui, et que nous vous annonçons, c'est que Dieu est lumière, et qu'il n'y a point en lui de ténèbres» (1 Jean 1:5).

Alors, forts de ces affirmations, mettons en pratique l'exhortation de Paul en Colossiens 3:16: «Que la Parole de Christ demeure en vous dans toute sa richesse», et découvrons avec joie les harmonies internes de l'Ecriture, par exemple en Jean 15:7-8: «Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. Si vous portez beaucoup de fruit, c'est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples.»

Ainsi on comprend, à l'inverse, que le prophète Osée se lamente lorsqu'il constate que son peuple est détruit parce qu'il lui manque la connaissance (cf. Osée 4:6). Voilà pourquoi l'apôtre Paul nous dit: «Ayez du zèle, et non de la paresse. Soyez fervents d'esprit» (Romains 12:11).

Ainsi, je crois qu'il est important de dire quelques mots sur le rôle de l'intelligence dans l'appréhension des choses de la foi. Pierre ne dit-il pas: «Faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance» (2 Pierre 1:5)?

La foi ne s'oppose pas à la raison, mais à la vue. Nous avons tendance parfois à faire une mauvaise application d'un passage comme celui de Matthieu 11:25: «Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents», alors qu'il serait plus prudent de rapprocher cette parole de Jésus avec la condamnation d'Esaïe sur ceux qui sont sages à leurs yeux, et qui se croient intelligents.

Mais nous devrions développer notre réflexion, autant que faire se peut, dans une solide culture biblique, théologique, élargie dans les domaines périphériques des choses de la foi, ainsi qu'une analyse clairvoyante du monde qui nous entoure.

II n'y a pas de place pour l'anti-intellectualisme dans l'Eglise de Jésus- Christ!

L'apôtre Paul pouvait dire: «Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu» (2 Corinthiens 10:5). Comment aurait-il pu le faire avec efficacité sans la formation que nous lui connaissons? Citons ici James Orr: «S'il est au monde une religion qui exalte la fonction de l'enseignement c'est bien la religion de Jésus-Christ. On a souvent observé que dans les religions païennes, la part de la doctrine est réduite au minimum, au profit de l'accomplissement des rites. C'est précisément sur ce point que le christianisme se différencie des autres religions, il a un contenu doctrinal. Il présente aux hommes un enseignement clair et cohérent; Christ affirme être la vérité; c'est une religion fondée sur la connaissance, une connaissance qui toutefois entraîne certaines applications éthiques... Une religion privée d'une réflexion rigoureuse a, tout au long de l'histoire de l'Eglise, toujours eu tendance à devenir insignifiante, stérile et malsaine; tandis que l'intellect privé de son droit de cité à l'intérieur de la religion, a recherché satisfaction ailleurs et s'est développé en rationalisme athée.» Et John Stott d'ajouter: «Bien entendu, certaines personnes ont tiré de ce même texte une conclusion opposée. Selon eux, puisque l'homme est limité et déchu, puisqu'il ne peut découvrir Dieu par son intellect et que Dieu doit se révéler lui-même, l'intelligence est par conséquent négligeable. Mais non! La doctrine chrétienne de la révélation, loin de rendre l'intelligence humaine inutile, la rend au contraire indispensable et lui attribue son véritable rôle. Dieu s'est révélé en paroles à notre intelligence.»

L'Ecriture associe très souvent connaissance et intelligence

«Mais que celui qui veut se glorifier se glorifie d'avoir de l'intelligence et de me connaître» (Jérémie 9:24). Il faut souligner ici que la connaissance dont parle le prophète a un sens nettement plus élargi qu'une simple connaissance intellectuelle. Cette connaissance vétérotestamentaire englobe et engage l'être tout entier. Nous sommes appelés à «être renouvelés dans l'esprit de notre intelligence» (cf. Ephésiens 4:23).

Cette conviction que les chrétiens reçoivent de Dieu une intelligence nouvelle permet à Paul de s'adresser à ses lecteurs avec une pleine confiance: «Je parle comme à des hommes intelligents; jugez vous-mêmes de ce que je dis» (1 Corinthiens 10:15). Citons encore John Stott: «Un autre exemple tiré du Nouveau Testament illustre cette même vérité. Dans le Sermon sur la montagne, Jésus dit: «Considérez comment croissent les lis des champs: ils ne travaillent ni ne filent; cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un deux. Si Dieu revêt ainsi l'herbe des champs, qui existe aujourd'hui et qui demain sera jetée au four, ne vous vêtira-t-il pas à plus forte raison, gens de peu de foi?» (Matthieu 6:28-30).

Croire, c'est en premier lieu réfléchir

En voici un commentaire: D'après l'enseignement de notre Seigneur dans tout ce passage, croire, c'est en premier lieu réfléchir. Et toute la difficulté avec quelqu'un manquant de foi, vient du fait qu'il ne réfléchit pas; il se laisse abattre par les circonstances... Nous devrions passer plus de temps à étudier ce que notre Seigneur nous enseigne sur la manière d'observer les choses et d'en tirer des conclusions. La Bible recourt fréquemment au raisonnement et nous ne devrions jamais considérer la foi comme quelque chose de purement mystique. Nous ne pouvons pas simplement nous asseoir dans un fauteuil et attendre que toutes les bonnes choses nous tombent du ciel. Non, la foi chrétienne est essentiellement une réflexion. Regardez les oiseaux, réfléchissez et tirez vos conclusions. Observez l'herbe, considérez les lis des champs, interrogez-les... Si nous voulions définir la foi, nous dirions que c'est l'attitude d'un homme qui persiste à réfléchir alors que tout, sur le plan de la pensée, semble se liguer contre lui pour l'abattre et l'enfoncer. L'ennui chez un homme de peu de foi, c'est qu'au lieu de garder lui, le contrôle de sa pensée, celle-ci lui échappe et il tourne en rond. Voilà la cause de notre inquiétude... Ce n'est pas la pensée, mais l'absence de pensée, le manque de réflexion. L'assurance du chrétien est la plénitude de la foi. Si l'assurance vient de la foi, la foi vient de la connaissance, cette connaissance certaine de Christ et de l'Evangile. Un évêque anglican du siècle dernier écrit: «La moitié de nos doutes et de nos craintes provient des notions vagues que nous avons de la véritable nature de l'Evangile de Christ... La source d'une foi épanouie, c'est la connaissance claire, nette et bien définie de Jésus-Christ.»

II est frappant de voir que ceux qui se présentent comme serviteurs de Dieu doivent le faire comme l'écrit l'apôtre Paul, non seulement par la persévérance dans les épreuves, ni seulement par la pureté, la patience, l'amour, mais encore par la connaissance (cf. 2 Corinthiens 6:6). Le théologien James Boice écrit: «II y a d'autres domaines où l'omniscience de Dieu a une incidence sur nos vies. D'abord, puisque Dieu est le Dieu de toute connaissance, il nous faut croire à l'importance du savoir. Nous sommes à l'image de Dieu. Cela veut dire entre autres choses que nous pouvons apprendre à penser les pensées de Dieu après lui et à partager sa connaissance. Nous pouvons connaître, au sens où Dieu connaît, sinon au même degré que lui. L'étude, le savoir sont choses précieuses... Il est de notre devoir de chrétien d'apporter, d'expliquer les Ecritures d'autrefois en termes nouveaux au monde d'aujourd'hui.»

Billy Graham a déclaré une fois que s'il avait à recommencer son ministère il étudierait trois fois plus qu'il ne l'avait fait, et Barnhouse dit aussi que s'il n'avait plus que trois ans à servir le Seigneur, il en passerait deux à étudier et une à se former. Spurgeon écrivait naguère: «II y a dans la contemplation de la Divinité quelque chose qui élève l'âme à un extraordinaire degré. C'est un sujet si vaste que toutes nos pensées se perdent dans son immensité; si profond, que notre orgueil se noie dans cet infini. Nous pouvons embrasser et étreindre les autres sujets; nous en tirons une certaine satisfaction et nous poursuivons notre route avec cette pensée : Voyez comme je suis savant. Mais lorsque nous abordons cette science des sciences, découvrant que notre sonde n'en peut atteindre le fond et que notre regard le plus aigu n'en peut mesurer la hauteur, nous nous arrêtons, saisis de respect... en nous écriant: Je ne suis né que d'hier, je ne sais rien. Mais en même temps qu'elle humilie notre esprit, cette étude le déploie et l'étend. Rien ne saurait élargir l'intelligence et dilater l'âme de l'homme comme l'exploration fervente, assidue, persévérante du grandiose sujet qu'est la Divinité.»

N'est-ce pas là découvrir «des choses que l'œil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment» (1 Corinthiens 2:9) ?
Notons au passage, dans ce même ordre d'idée, une réflexion avisée du très évangélique et réveillé Félix Neff: «Si dans le premier feu d'un réveil religieux, le zèle paraît devoir suffire en quelque sorte à lui-même et tenir lieu de toutes connaissances humaines; si, dans ce moment, on est porté à confier sans réflexion toutes les parties de l'œuvre de Dieu, même les plus difficiles, à des personnes qui n'ont que leur foi et leurs expériences spirituelles, on ne tarde pas à reconnaître l'abus d'un tel système et à sentir l'utilité, pour ne pas dire la nécessité, d'un certain degré d'instruction pour travailler sagement et surtout efficacement à l'œuvre de Dieu.»

Connaître Dieu, c'est aussi passer par ces moments de perplexités

Des moments d'interrogations devant une épreuve que nous ne comprenons pas. Qui n'a pas été assailli, une fois dans sa vie, par une angoisse, un doute concernant les voies de Dieu. Qui n'a jamais entendu résonner en lui-même l'écho des paroles de Jérémie: «Tu es trop juste, Eternel, pour que je conteste avec toi; je veux néanmoins t'adresser la parole sur tes jugements: Pourquoi la voie des méchants est-elle prospère? Pourquoi tous les perfides vivent-ils en paix?» (Jérémie 12:1). «Pourquoi ma souffrance est- elle continuelle? Pourquoi ma plaie est- elle douloureuse, et ne veut-elle pas se guérir? Serais-tu pour moi comme une source trompeuse, comme une eau dont on n'est pas sûr?» (Jérémie 15:18). Parfois nous comptons sur ce qui n'arrive pas, ou bien un événement vient contrecarrer des projets pourtant formulés sous le regard de Dieu (cf. Proverbes 20:24 et Jérémie 10:23). 

Citons Packer: «Nous avons la ferme conviction que Dieu nous a rendus capables de comprendre tous les desseins qu'il nourrit à notre intention et à l'intention de tous les nôtres, et nous sommes certains de pouvoir discerner sans hésiter les raisons de tout ce qui pourra désormais nous advenir. Et puis, survient un événement extrêmement douloureux et parfaitement incompréhensible! Et nos heureuses illusions se trouvent ruinées. N'avions-nous donc pas accès aux desseins secrets de Dieu? Nous sommes blessés dans notre orgueil; nous avons l'impression que Dieu nous a fait un affront. Et si, arrivés à ce point, nous ne nous repentons pas, si nous ne nous humilions pas profondément d'avoir fait preuve de tant de présomption, toute notre vie spirituelle à venir risque de s'en trouver ruinée; car la vérité c'est que Dieu, dans sa sagesse, afin de nous apprendre à marcher par la foi et dans une constante humilité, nous a caché à peu près tout de ce que nous aimerions connaître des desseins de sa providence, desseins dont nous savons qu'il est en train de les réaliser dans nos Eglises et dans chacune de nos vies (cf. Ecclésiaste 11:5).
Le Dieu de la providence, qui se révèle indéchiffrable est le même que le Dieu de la création et de la rédemption, qui se montre plein de sagesse et de miséricorde. Soyons donc assurés que le Dieu qui créa le monde dans sa merveilleuse complexité, le Dieu qui racheta son peuple pour le faire sortir d'Egypte et qui, plus tard, le racheta à nouveau, mais de manière plus extraordinaire encore cette fois, pour l'arracher aux griffes du péché et de Satan, ce Dieu-la sait ce qu'il fait. Et ne doutons pas qu'il fait bien toutes choses, quand bien même nous ne verrions pas pour le moment sa main dans le cours des événements. Nous pouvons lui faire confiance et nous réjouir en lui, même lorsque nous ne pouvons discerner ses voies.»

Nous avons alors besoin de nous souvenir de ces paroles de Paul: «Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein» (Romains 8:28), et de Salomon: «Au jour du bonheur, sois heureux, et au jour du malheur, réfléchis: Dieu a fait l'un comme l'autre, afin que l'homme ne découvre en rien ce qui sera après lui» (Ecclésiaste 7:14).

Reconnaissons à Dieu la part de mystère qui enveloppe sa Personne: «Ô profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu! Que ses jugements sont insondables, et ses voies incompréhensibles! Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller? Qui lui a donné le premier pour qu'il ait à recevoir en retour? C'est de lui, par lui, et pour lui que sont toutes choses. A lui la gloire dans tous les siècles! Amen!» (Romains 11:33-36).

Néanmoins, ces paroles ne rendront pas forcément contradictoire le fait qui nous préoccupe ici, à savoir: connaître Dieu. Si Dieu est incompréhensible selon les paroles de Romains 11:33, il n'est pas inconnaissable, ni inintelligible. Et nous pouvons être remplis de la paisible assurance de 1 Jean 5:20: «Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu, et qu'il nous a donné l'intelligence pour connaître le Véritable; et nous sommes dans le Véritable en son Fils Jésus-Christ. C'est lui qui est le Dieu véritable, et la vie éternelle.»

Pierre Joly, pasteur


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